Quelles sont les solutions de crédits pour auto-entrepreneur ?

Les micro-entrepreneurs ont, comme tout autre entrepreneur, des besoins de financement pour leur projet professionnel, que ce soit pour le lancement ou pour le développement de l’activité. Cependant, l’obtention d’un crédit auprès d’institutions bancaires peut s’avérer être un parcours semé d’embuches. En effet, les établissements de crédit prêtent encore difficilement aux micro-entrepreneurs. Cette difficulté est d’autant plus accrue lorsque la micro-entreprise est en phase de commencement.

De ce fait, les professionnels se lançant comme auto-entrepreneurs sont, en général, exclus du système de financement classique. Les micro-entreprises représentent aujourd’hui plus de 50% des créations d’entreprises (selon les statistiques de l’INSEE). Ceci dit, les banques sont encore frileuses pour le financement, car elles considèrent ces profils à risque.

Comment faire pour accéder aux financements traditionnels ? Comment convaincre votre banquier ? Quelles sont les alternatives disponibles ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre à travers cet article.

Le micro-entrepreneur

La création de sa propre entreprise est, depuis 2009, devenue très accessible. Le statut d’auto-entrepreneur permet à toute personne (salarié, demandeur d’emploi ou retraité) de lancer son projet d’entreprise tout en bénéficiant de démarches rapides et simplifiées au niveau administratif. Il suffit de faire une déclaration en ligne, et, dès qu’un numéro d’immatriculation est obtenu, la micro-entreprise est lancée.

L’auto-entrepreneur peut alors émettre ses premières factures à ses clients, ce qui lui permet d’obtenir une rémunération. Cependant, l’auto-entrepreneur a un statut de travailleur non-salarié, dont les revenus ne sont pas réguliers. De plus, l’auto-entrepreneur n’a pas de fiche de paie, comme tout salarié. Comment, alors, justifier auprès des banques que vous avez une rentrée d’argent régulière et serez en mesure de remplir vos engagements de remboursement de prêt ?

Convaincre les établissements de crédit

La viabilité du projet

Les micro-entrepreneurs doivent pouvoir montrer au banquier que leur entreprise génère des revenus suffisants. Ils peuvent le faire soit en présentant les derniers bilans comptables, soit en montrant des relevés de compte de leur structure, soit en ayant recours à l’emprunt avec un co-emprunteur qui est lui salarié. Le banquier sera aussi rassuré de savoir que votre secteur d’activités est en croissance. Pour montrer cela, il faudra produire un business plan incorporant une étude de marché et des prévisions de croissance pour les prochaines années.

Le business plan doit être spécialement bien préparé. L’auto-entrepreneur doit prouver qu’il a une vision à long terme. De plus, il doit avoir étudié ses concurrents et montrer comment il va atteindre ses cibles. Il est important de présenter un bilan financier positif sur les trois dernières années, ce qui montrera que vous avez pu obtenir des revenus de manière régulière. Le banquier prêtera une attention particulière à la marge nette (ce qu’il reste une fois que les dépenses sont déduites du résultat) plutôt qu’au chiffre d’affaires. Pensez à faire appel à un professionnel pour rédiger votre business plan.

L’état des finances

Le statut de micro-entrepreneur ne fait pas de distinction entre le patrimoine d’entreprise et le patrimoine personnel. Les comptes seront ainsi étudiés scrupuleusement. Les finances doivent donc être “en bonne santé”: il ne faut pas qu’il y ait eu des incidents de paiement.

Les garanties

Les banques demandent des garanties pour tout emprunt. Ces garanties ont pour but de couvrir le prêt en cas de défaillance dans les remboursements. La garantie prend plusieurs formes:

  • Une assurance emprunteur
  • Une mise en gage de matériel (par exemple, de véhicule)
  • Un nantissement (sur bien immatériel tel qu’une assurance-vie)
  • Une hypothèque (pour les crédits immobiliers)
  • Une caution (par un proche ou un fonds tel que BPIFrance ou SCM, par exemple)

L’apport personnel

Le fait qu’un auto-entrepreneur investit son épargne dans son projet professionnel prouve aux institutions de crédit que l’auto-entrepreneur est sérieux dans sa gestion et croit en son projet. Cela va encourager les banques à le suivre.

De plus, avoir un apport personnel dans son projet permet d’obtenir un meilleur taux d’intérêt. Un auto-entrepreneur qui peut mettre 10 à 20% du montant de l’emprunt demandé en apport personnel a bien plus de chances d’obtenir une réponse favorable de la banque.

Les documents à fournir

Toute demande de crédit aux banques doit être accompagnée de documents justificatifs tels que:

  • Une preuve d’adresse
  • Une preuve d’identité
  • Les deux derniers avis d’imposition
  • Les trois derniers relevés de compte

Il peut être judicieux de faire appel à un courtier pour vous aider dans votre demande de crédit. Le courtier peut conseiller sur le type d’emprunt qui peut le mieux aider l’auto-entrepreneur, et aussi négocier les termes de l’emprunt avec l’établissement de crédit afin d’avoir des meilleures conditions. Il est bon de noter que de plus en plus de banques travaillent avec des courtiers de nos jours.

Quel crédit pour l’auto-entrepreneur ?

Il y a plusieurs types de crédit, qui servent à couvrir différents besoins. L’auto-entrepreneur peut ainsi emprunter pour couvrir les dépenses liées au lancement de son entreprise, mais il peut également emprunter pour assurer un besoin temporaire de liquidité.

  • Le crédit personnel : c’est un type de financement souple pour lancer son entreprise. Une somme globale est accordée par un établissement de crédit. L’auto-entrepreneur est libre de dépenser sans avoir à donner de justificatif. C’est l’emprunt idéal pour couvrir des dépenses variées telles que la location, les actions de communication ou les achats de matières premières.
  • Le crédit affecté : c’est-à-dire qu’il est accordé pour permettre à l’auto-entrepreneur d’acquérir un bien précis. Cela peut être, par exemple, un crédit auto pour faciliter l’acquisition d’un véhicule professionnel. Ce type d’emprunt n’est pas le plus prisé car il leur faut justifier l’utilisation des fonds auprès de l’organisme de crédit ayant octroyé le prêt.
  • Le crédit renouvelable : type d’emprunt souple, mais n’offrant pas le meilleur taux. Le crédit renouvelable est une réserve d’argent que l’auto-entrepreneur peut utiliser n’importe quand et selon ses besoins. Les mensualités et la durée de remboursement s’ajustent automatiquement en fonction du montant emprunté.

Les alternatives au crédit traditionnel

Fort heureusement, il existe autant d’alternatives que de solutions crédits traditionnels. Il est même possible d’associer ces alternatives au crédit traditionnel.

Le microcrédit

Il s’agit d’une forme de crédit à la consommation mais ayant la caractéristique d’être un crédit à petit montant (de 300 à 10 000 euros). C’est un crédit généralement destiné aux personnes n’ayant pas accès au système bancaire traditionnel. La durée de l’emprunt est de 4 ans maximum, sauf si l’organisme de crédit accorde un paiement différé. Le taux d’intérêt se situe entre 5% et 10%.

Pour accéder à ce financement, l’auto-entrepreneur doit satisfaire les conditions suivantes :

  • La micro-entreprise doit être en cours de création ou avoir moins de 5 ans
  • La demande d’emprunt doit être de moins de 10 000 euros
  • L’auto-entrepreneur doit prouver qu’il n’a pas obtenu de crédit traditionnel
  • L’auto-entrepreneur doit être garanti par un tiers pour au moins 50% du montant emprunté

Le microcrédit est offert aux auto-entrepreneurs par l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE). Cette association propose aussi des prêts d’honneur (maximum 3 000 euros), des primes ou des avances remboursables de l’État ou des collectivités locales. L’ADIE offre également un accompagnement pendant le démarrage et durant les premières phases de développement.

Par ailleurs, les organismes de crédit en ligne offrent aussi le microcrédit comme mode de financement sous forme d’assurance sur les factures contre les retards de paiement ou le crédit pour les besoins de trésorerie (fonds de roulement ou avance de fonds par exemple). Les organismes de financement en ligne ne requièrent, en général, pas de caution ou de garantie.

Le prêt solidaire

Le prêt solidaire vient sous deux formes: le crowdfunding (ou le financement participatif) et le microcrédit solidaire. L’auto-entrepreneur présente son projet et sa demande de fonds sur une plateforme spécifique et détaille la contrepartie donnée aux investisseurs.

Les investisseurs sont essentiellement des individus. Le demandeur doit connaître son dossier sur le bout des doigts et le présenter de façon réaliste.

Les prêts d’honneur

Ce sont des prêts sans caution, sans garantie personnelle, et sans intérêt, remboursable entre 2 à 5 ans. Le montant varie entre 2 000 et 50 000 euros. Ces prêts s’adressent aux micro-entrepreneurs n’ayant pas la possibilité d’obtenir du financement sur le court terme.

Ils sont accordés par des organismes référents tels que Réseau Entreprendre, Initiative France, BPIFrance ou l’ADIE, après étude et sélection de dossiers. Le montant accordé dépend des besoins financiers, de la nature du projet de l’organisme sollicité. Il faut donc présenter un projet solide. L’obtention d’un prêt d’honneur facilite la demande de prêt auprès d’un organisme bancaire classique.

Le NACRE

Le Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d’Entreprise (NACRE) est un programme d’accompagnement. Les auto-entrepreneurs peuvent bénéficier d’un emprunt variant entre 1 000 et 10 000 euros, à taux zéro, et remboursable sur 5 années maximum.

La demande est faite auprès d’un organisme conventionné par l’État et la Caisse des Dépôts et consignations. Il faut consulter la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE) pour connaître l’organisme habilité dans votre région.

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